Thierry Tourtoulou, Directeur général, et Elodie Chalopin, Directrice générale adjointe de l’OPH de l’Ariège
La vie d’après, c’est celle des personnes qui vivent dans le logement social. Thierry Tourtoulou, Directeur général de l’OPH de l’Ariège, et Elodie Chalopin, Directrice générale adjointe, témoignent de leur engagement dans l'accès au logement, et aussi dans la mixité sociale et le bien-vivre dans les territoires, aux côtés des collectivités. Ce bailleur social départemental vient de mener une étude AcTerr® Découverte pour mieux faire connaître ses activités auprès de ses parties prenantes ariégeoises, et mieux agir ensemble dans la durée.
Publié le 7 décembre 2023
Quels messages portez-vous auprès des collectivités ?
Thierry Tourtoulou : L’OPH de l’Ariège est l’unique du bailleur du département. Ce monopole nous donne un certain poids, il nous engage aussi. Nous avons à rendre compte de l’impact de nos activités. Nous sommes très sollicités en matière de logements et devons montrer les bénéfices des investissements publics.
Grâce à l’étude AcTerr® Découverte, nous disons aussi aux acteurs locaux : « vous avez besoin de nous, nous aussi, on a besoin de vous ». Nous souhaitons mieux faire connaître notre activité, avec une mesure objective de son impact sur le plan social, environnemental et économique, pour mieux agir ensemble.
Nous sommes bien sûr identifiés comme bailleur social mais nos partenaires n’ont pas toujours connaissance de notre action sur « la vie d’après » : l’action que nous menons auprès des locataires, pour améliorer leur quotidien dans leur logement et aussi en termes de cadre de vie, d’emploi, de mobilité… Cette méconnaissance fait parfois de nous des « fournisseurs de toits ».
Elodie Chalopin : Nous sommes des bâtisseurs de logement et de vie sociale. Nous accompagnons les personnes que nous logeons. L’étude AcTerr® le souligne, nous accueillons de nombreuses personnes, avec des profils variés. Il ne faut pas assimiler logement social à pauvreté car 8 Ariégeois sur 10 sont éligibles au logement social. Nous avons besoin de rassurer, de dépasser une forme de stigmatisation, et de partager notre engagement dans la mixité sociale et le bien-vivre.
Thierry Tourtoulou : La cohésion sociale, cela relève de l’action partenariale, d’un dialogue dans les territoires. Il nous semble essentiel de concevoir les projets avec les collectivités, pas seulement à la construction, mais aussi dans le temps, en lien avec les besoins des habitants : l’accès à l’école, les services aux seniors, l’accompagnement social des personnes en difficulté, la gestion des conflits de voisinage, les chantiers de jeunes…
Les élus sont convaincus que le logement est une priorité et nous souhaitons partager avec eux aussi, l’ensemble des dispositifs dédiés au quotidien des personnes. De même, nous sommes des relais de leurs initiatives, en lien avec les acteurs du médico-social. Cela suppose d’inclure les concitoyens dans ces échanges. Il en va de l’acceptabilité des projets de logement social.
Elodie Chalopin : C’est d’autant plus important que le temps de bâtir est plus court que le temps de faire vivre.
Quelle est la spécificité de la mesure ?
Thierry Tourtoulou : La mesure est un levier d’acculturation de nos actions auprès des collectivités. Nous en avons aussi besoin pour nous-mêmes afin de confronter nos retours d’expérience à des résultats mesurés.
Elodie Chalopin : La mesure matérialise ce que l’on fait. C’est utile pour partager une discours calibré, factuel et convaincant en interne sur nos activités.
Thierry Tourtoulou : Nous avons par exemple, confirmé que nos loyers étaient compétitifs par rapport au parc privé, plus encore que je ne le pensais (-22% en moyenne) ou que nous sommes créateurs d’emplois locaux et durables dans le secteur du bâtiment (111 ETP en 2022). Cette étude conforte globalement nos connaissances tout en permettant de nous redécouvrir.
Thierry Tourtoulou : Nous envisageons d’aller plus loin pour mesurer l’évolution de ces indicateurs dans le temps et accompagner notre réflexion stratégique. C’est le bon moment pour définir notre nouveau projet d’entreprise, à partir de notre bilan et des exigences RSE. Nous souhaitons notamment développer l’accompagnement des seniors et l’adaptation du parc existant, la réhabilitation de logements occupés et la requalification de bâtiments dégradés en centre-bourg, ainsi que l’économie circulaire.
