11,6% du parc social français, géré par 85 organismes, se situe en Auvergne-Rhône-Alpes. Porte-parole des acteurs du logement social dans cette région, l’AURA Hlm a mesuré la contribution de leur activité au développement territorial. Une démarche pilotée par Aïcha Mouhaddab, Directrice de l’AURA Hlm, secondée par Chloé Giraud, chargée de communication et qualité de service, et Pierre Useo, chargé de projets régional, en s’appuyant sur l’outil de mesure d’impact AcTerr®.
Pourquoi l’AURA Hlm a-t-il réalisé une démarche AcTerr® ?
Aïcha Mouhaddab, Directrice, AURA Hlm
Aïcha Mouhaddab : L’AURA Hlm a pour priorités stratégiques d’accompagner les politiques publiques, de faire alliance avec ses parties prenantes et d’être innovateur pour développer l’habitat social sur son territoire. Dans cette optique, le Conseil d’Administration a plusieurs fois partagé le besoin de mieux donner à voir aux parties prenantes, notamment élus et entreprises, la valeur apportée par les bailleurs sociaux que nous représentons. Sur le conseil de bailleurs adhérents, déjà utilisateurs d’AcTerr®, nous avons pris contact avec DELPHIS pour mettre en place cette démarche. Celle-ci permet de mesurer la création de valeur locale, liée à l’activité des acteurs de l’habitat social.
Vous parlez de "faire alliance" avec vos parties prenantes. Dans quelle mesure la mesure de votre impact y contribue ?
En menant la démarche AcTerr®, nous avons souhaité établir un bilan consolidé de notre impact. En effet, nos parties prenantes ne connaissent pas ou appréhendent parfois de manière floue l’activité des bailleurs sociaux. Avec AcTerr®, nous apportons des éléments argumentés, chiffrés et concrets sur la contribution des organismes Hlm au développement régional.
Par exemple, dans un contexte où la réhabilitation des logements doit se massifier, on a besoin de renforcer notre collaboration avec les acteurs du bâtiment. Pour relever ce défi d’ampleur, pour les soutenir dans le développement des filières, nous partageons des données AcTerr® sur l’impact économique que représentent les bailleurs de la région, en tant que donneurs d’ordre : 2,1 milliards d’euros investis dans les opérations par an. 12 000 logements rénovés par an sur un parc de 585 000. Par ailleurs, avec l’outil AcTerr®, nous montrons la qualité énergétique du parc social actuel par rapport au parc privé, ainsi que le différentiel de loyer. Une illustration du gain en pouvoir d’achat pour les locataires Hlm, qui est majeur dans un contexte général d’inflation et d’augmentation des coûts de l’énergie.
Comment diffusez-vous vos résultats ?
Nous avons utilisé l’opportunité du Congrès Hlm 2022, qui s’est déroulé à Lyon, pour faire découvrir et porter largement ces résultats. Une vidéo a été diffusée sur notre tiers-lieu AZIMUTS pendant 3 jours. Le format court (2,45 min), que nous avons adopté, a permis de partager une sélection de données auprès du public présent au congrès. Les retours que nous avons sur ce support, facile à visionner, avec des indicateurs aisés à retenir, confortent notre choix. Cette vidéo est désormais accessible de manière pérenne sur notre site et nos réseaux sociaux. Par ailleurs nous l’avons partagée auprès des nouveaux députés, afin d’encourager le dialogue et les coopérations.
Pouvez-vous revenir sur la gestion de la démarche ?
La région Auvergne-Rhône-Alpes, c’est l’équivalent de l’Irlande en m² et de la Suisse en population ! Pour réaliser la démarche AcTerr®, l’AURA Hlm a dû gérer un volume important de données et s’est appuyé pour cela sur le logiciel en ligne, ethis-data, développé par DELPHIS. Il a aussi bénéficié de son analyse pour vérifier la cohérence d’ensemble des données.
Ce premier bilan social, économique et environnemental sur l’impact régional des bailleurs sociaux a nécessité un travail conséquent. Il dote l’AURA Hlm d’une base de données fiables et pertinentes. S’armer de connaissances est clé pour servir ses objectifs, attirer l’attention des partenaires et nourrir le dialogue et les futures collaborations.
Nous étudions actuellement la possibilité de compléter cette démarche. Nous pourrions utiliser AcTerr® à des échelles infrarégionales afin d’illustrer des spécificités locales. Un enjeu clé compte-tenu de la diversité des organismes et des territoires de notre région, on l’appelle parfois la "petite France" tant elle réunit de contextes et de sensibilités.
