Chez Domanys, premier bailleur social de l’Yonne, Matthieu Burtin s’est vu récemment confier le pilotage de la démarche RSE. Fort d’une expérience de près de 20 ans dans l’entreprise, notamment dans l’animation du système qualité, il vient de suivre un Parcours de formation proposée par DEL&COOP’ pour "Définir, déployer et animer une démarche RSE dans un organisme de logement social". A cette occasion, il partage sa perception de la RSE et de la formation sur ce thème.
Pourquoi vous êtes-vous engagé dans ce parcours de formation en RSE ?

Matthieu Burtin : L’intégration de la RSE dans mes missions est le fruit d’une rencontre entre mon intérêt pour la RSE et le besoin de l’organisme de nommer un pilote dédié à la démarche, portée jusque-là directement par la direction générale avec l’appui des différentes équipes. Grâce à mon expérience de Responsable Qualité, je dispose d’un socle de compétences dans l’animation d’une démarche transverse et dans l’amélioration continue. J’ai souhaité mettre cette expérience au service de la RSE et acquérir les compétences nécessaires à la conduite de mes nouvelles missions.
La formation m’a ainsi permis de m’approprier les outils et la méthode pour formaliser une stratégie RSE, associer les parties prenantes ou établir un reporting efficace de la performance extra-financière de l’organisme. Pendant la formation, j’ai trouvé par ailleurs très inspirants les échanges avec les autres participants, avec la diversité de nos contextes. La qualité des formateurs, leur pédagogie et leur engagement sur les thématiques abordées ont été un réel atout.
J’y trouve aujourd’hui des ressources pour développer mon rôle de coordination, pour contribuer à ce que la transversalité soit source de dialogue, d’unité, d’efficacité collective et non de dispersion. La formation a plus fondamentalement souligné l’importance des relations aux parties prenantes dans la RSE. En interne, pour écouter et rendre acteur. A l’externe, pour mobiliser les ressources locales autour d’enjeux communs. La mesure des actions RSE a aussi toute son importance pour nourrir le dialogue et suivre l’avancement des actions.
Pouvez-vous nous en dire plus sur le rôle de l’évaluation et de la communication ?
Ecouter, mobiliser, mesurer, rendre compte, nous avons abordé au cours de la formation la méthodologie pour répondre à ces différentes exigences. Cela aide à hiérarchiser, mettre en œuvre et ajuster les actions pour aller plus loin. Le pilote RSE, en s’appuyant sur l’engagement de la Direction, a un rôle majeur pour faire vivre la démarche, garder le cap et soutenir l’action, la démultiplier et la décloisonner sans se perdre. Mesurer aide à piloter, à rester lisible et mobilisateur en valorisant les progrès réalisés. La RSE est source de dynamique collective, et il n’y a pas tant de sujets qui sont si rassembleurs.
En formation, nous avons aussi partagé l’intérêt d’assurer une veille sur la réglementation et les bonnes pratiques. Cette ouverture permet de se renouveler, de mieux maîtriser les risques et d’innover. La RSE renvoie à des obligations réglementaires pour certains organismes. Mais compte-tenu des enjeux et des risques associés, ce n’est plus une option. Au-delà de la sensibilité des sujets sociaux et environnementaux actuels, travailler ensemble la RSE donne encore davantage du sens à notre activité. Je pense que cela permet d’être plus agile et ambitieux sur le long terme.
Vous avez élaboré un projet RSE au cours de votre formation. Cela vous a permis de mettre en pratique les outils partagés ?
Oui, cela m’a permis aussi de prendre du recul, de voir comment les outils de la RSE peuvent être mieux mobilisés au service de la démarche. Dans notre organisme, la RSE, inscrite dans la stratégie depuis 2016, a toujours besoin de se renforcer, de se renouveler. A ce titre, Domanys participe d’ailleurs à la Convention des Entreprises pour le Climat (CEC) en Bourgogne-Franche-Comté. Celle-ci démarre tout juste. Elle vise à enrichir notre réflexion au travers d’échanges avec d’autres entreprises, issues de différents secteurs, et doit aboutir à une feuille de route pour chacune. J’y vois une opportunité de renforcer notre ambition RSE avec un ancrage local et collectif. Cela permet aussi d’envisager un nouveau modèle, celui de l’entreprise régénératrice, plus en accord avec l’urgence environnementale et qui va au-delà de la seule réduction des impacts négatifs de notre activité.