"Pour nous, le logement social, c’est logement et service social intégré"

Jean-Louis Garnier, 1er adjoint de la commune Saint-Palais sur Mer, en charge de l’urbanisme

Jean-Louis Garnier, 1er adjoint de la commune Saint-Palais sur Mer, en charge de l’urbanisme

Commune du littoral atlantique, au sud de La Rochelle, Saint-Palais sur Mer accueille aujourd’hui 60% de personnes âgées de 60 ans ou plus. Une part qui va croître puisqu’une grande partie des migrations des personnes âgées d’ici 2050 se fera vers l’Arc Atlantique, de la Bretagne à l’Aquitaine. Premier adjoint de la commune en charge de l’urbanisme, Jean-Louis Garnier partage avec nous sa démarche en faveur des aîné.es, avec un projet phare : La Ganipote. Première du genre dans cette commune, cette résidence intergénérationnelle avec logements Habitat Senior Services® est portée par Coop Charente Maritime.

Comment votre commune prend-elle en compte les besoins des personnes âgées ?

Jean-Louis Garnier : Dès le début de notre mandature, en 2020, nous avons engagé la démarche « Ville amie des aînés ». Avec l’appui du CCAS, nous avons initié des ateliers thématiques avec les habitant.es pour partager besoins et projets en matière de mobilité, logement, loisirs… C’est ainsi que nous avons initié une multitude d’actions pour cultiver le lien social et faciliter le quotidien des aîné.es au travers de services à la personne. Nous le constatons chaque jour, la participation aux activités locales, sportives, associatives, repose sur les personnes âgées qui ont plus de temps et restent actives. C’est d’autant plus vrai qu’une grande majorité vit ici depuis longtemps et a plaisir à participer à la vie locale.

Qu’en est-il de l’habitat pour ces personnes âgées ?

Jean-Louis Garnier : Nous devons permettre aux aîné.es de se loger agréablement à un prix abordable, et l’enjeu est de taille car le foncier est très cher. Notre commune comporte 40% de résidences principales et 60% de résidences secondaires. Cette activité touristique impacte la vie locale. Ces résidences sont désormais davantage occupées dans l’année, mais leurs occupants ont plus de moyens et cela fait monter le prix du foncier.

Par ailleurs, notre commune est carencée en logement social au regard des exigences de la loi SRU. L’état de carence en logements sociaux décrété par le Préfet en 2015 a servi d’électrochoc à la commune, qui jusqu’alors avait traité à la marge la question du logement social. Depuis lors nous avons identifié le foncier disponible et programmé 500 nouveaux logements. A fin 2022, nous en étions à 112.

Parlez-nous du projet "La Ganipote"…

Jean-Louis Garnier : Ce projet est né en 2021. Dès le début, nous nous sommes demandé quel sens lui donner.

Nous sommes quelques-uns dans l’équipe municipale issus du secteur social. Nous savons le besoin de loger des personnes aux revenus modestes, mais nous savons aussi qu'une approche strictement orientée sur le logement ne répond que partiellement aux besoins, en raison de l’absence d’un accompagnement. 

Nous avons souhaité créer un lieu où les gens auront du plaisir à vivre ensemble, à partager des liens d’entraide et des activités communes. Nous avons inscrit le lien intergénérationnel au coeur du projet pour favoriser l’échange entre ce que les ainé.es peuvent transmettre, et ce que les jeunes peuvent offrir à leurs aîné.es.

Ainsi la résidence intergénérationnelle La Ganipote, qui ouvrira fin 2026, comprendra un habitat social de 43 logements, dont 16 pour les jeunes actifs, 16 labellisés Habitat Senior Services® pour les personnes âgées, 10 pour les familles et 1 pour le gardien-régisseur ainsi que 10 maisons individuelles en accession sociale (Bail Réel Solidaire). Elle comportera également une salle commune, un espace pour aider les gens à se retrouver. Une exigence que nous avions inscrite dans le cahier des charges.

La conception-réalisation de ce projet est portée par le bailleur social Coop Charente Maritime, que nous avons retenu à l'issue de la consultation. La force de ce projet partenarial est d’avoir prévu, au-delà des logements et des espaces partagés, l’animation du lien social et du service auprès des jeunes et des seniors. Elle est assurée respectivement par l’association Le Logis et l’ADMR.

Ce projet vous semble complet…

Jean-Louis Garnier : Dans une commune avec de nombreux problèmes à résoudre, avec différents acteurs autour de la table, je dois dire que j’ai eu beaucoup de plaisir à développer et partager ce projet. L’enthousiasme des gens, l’esprit collectif du projet, la qualité des échanges y sont pour beaucoup. Avec La Ganipote, nous sommes confiants. Nous nous disons que nous avons anticipé le besoin de bien-vivre dans les logements, au-delà de leur construction. Nous savons que le bailleur social s’est organisé, avec un interlocuteur dédié aux personnes âgées dans les logements HSS®.

De manière générale, nous avons besoin d’être rassurés sur le bien-vivre des personnes que nous accueillons dans notre commune. Nous pouvons le regretter parfois, nos échanges avec les bailleurs sociaux se bornent à évoquer des aspects chiffrés sur la densité de logements, leur nombre, leur typologie… alors que tout ce qu’il y a derrière compte beaucoup. Comment les logements vont vivre, évoluer ? Comment leurs occupants seront accompagnés, une fois installés ? Dans le temps, nous avons besoin qu’une relation de proximité soit établie avec les locataires Hlm. Pour nous, le logement social, c’est logement et service social intégré.

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