Politique senior à Toulouse : favoriser rencontre, mobilité et bienveillance

Marine Lefèvre : Depuis plus de 20 ans, Toulouse développe des restaurants seniors solidaires (17 à ce jour, bientôt 19), qui maillent notre territoire et servent près de 800 repas par jour, à un tarif unique de 3,40€. Avec cette initiative, notre priorité est d’offrir des espaces de rencontre qui resserrent les liens dans les quartiers, le temps d’un déjeuner et au-delà.

Alice Bourgade : Des locaux municipaux accueillent ces restaurants ainsi que des activités municipales culturelles, physiques adaptées, numériques, et des animations récréatives avec les clubs 3ème âge de la ville, auxquels les mêmes habitants peuvent participer. Nous souhaitons ainsi lutter contre la solitude, l’isolement des personnes, quelles que soient leurs ressources. Si les restaurants seniors accueillent des locataires de logement social, majoritaires dans certains quartiers, ils sont ouverts à tous les retraités toulousains à partir de 60 ans.

Marine Lefèvre : La mairie a fait le choix politique de ne pas organiser le portage de repas sauf dans des situations spécifiques. Avec les restaurants seniors, au-delà du lien social, nous encourageons le déplacement des personnes dans la proximité. Nous veillons à l’équilibre alimentaire des repas, préparés par la Cuisine centrale de la mairie avec 30% de produits bio et des produits issus du circuit court. Nous accompagnons à la fois le plaisir et la santé des personnes. Et les agents de la mairie, sur place, ont un œil bienveillant et vigilant sur les personnes pour détecter les situations à risque.

Alice Bourgade : Certaines personnes âgées ne peuvent plus sortir de chez elles, car elles n’ont pas d’ascenseur par exemple. D’autres vivent dans des logements trop grands qu’elles n’ont plus la capacité d’entretenir, ou des logements sans douche par exemple.

Marine Lefèvre : En tant qu’élue, je suis directement sollicitée par des habitants âgés qui ont besoin d’un logement adapté à leurs besoins et ressources. Pour éviter ces situations d’urgence, nous devons attraper le sujet bien en amont, en particulier avec les bailleurs sociaux. Les différents bailleurs sociaux du territoire y travaillent beaucoup. Nous avons des attentes fortes vis-à-vis d’eux pour anticiper ces besoins et partager leur connaissance des personnes.

Marine Lefèvre : Nous sommes mobilisés avec les acteurs locaux dans une démarche de prévention de la perte d’autonomie. Agir en faveur du vieillissement, notamment avec les bailleurs sociaux, c’est accompagner chaque personne dans son projet, sa situation. C’est aussi œuvrer pour la cohabitation des personnes dans les espaces publics et favoriser le vivre-ensemble. Nous ne sommes pas dans une logique d’assistanat des personnes âgées, nous souhaitons resserrer les liens entre les générations et sensibiliser les jeunes. Ce ne sont pas seulement les seniors qui s’adaptent mais aussi la société elle-même qui doit s’adapter à ses aîné.es.

Alice Bourgade : Les épisodes caniculaires ont été et sont l’occasion de demander à chacun d’être vigilant pour son voisin, notamment âgé, avec un œil attentif, bienveillant. C’est ce regard que nous souhaitons cultiver pour bien vivre ensemble. Nous partageons cet enjeu avec d’autres collectivités au sein du réseau des Villes amies des aînés, et allons entrer dans une démarche de labellisation pour aller plus loin.